Évidemment, en tant que simples usagers de l’enseignement public, les élèves bénéficient de la liberté d’expression, y compris dans le domaine religieux. Ils n’ont pas le devoir de neutralité, qui s’impose au corps enseignant en tant que fonctionnaires de l’État laïque.
La Charte de la laïcité à l’École diffusée dans les établissements scolaires en France rappelle à juste titre :
« La laïcité […] permet la libre expression de ses convictions, dans le respect de celles d’autrui et dans les limites de l’ordre public [1]. »
Créé à l’initiative conjointe de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et de l’Observatoire de la laïcité pour informer les jeunes sur la laïcité en France, le site web Génération laïcité explique de manière concise dans quelle mesure les élèves peuvent parler de religions avec leurs camarades ou leurs professeurs :
« Si dans l’école les élève sont tenus de respecter une certaine discrétion et ne doivent pas manifester leur conviction religieuse par des signes distinctifs ostensibles, rien ne vous empêche de discuter entre vous de religion, d’expliquer quelles sont vos croyances, vos pratiques religieuses, de débattre de l’existence ou de la non existence de Dieu. À condition de respecter les croyances et les idées de chacun, de ne pas faire de prosélytisme, et en veillant à ce que le débat ne vire pas au conflit [2]. »
D’ailleurs, pour remédier aux limites qui découlent de la neutralité de l’enseignement public, la loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État prévoit même l’organisation « des services d’aumônerie » pour « assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles ».